L’ANDRA accueille l’Aisther pour la visite du laboratoire souterrain de Bure 19/10/2018


La visite du Laboratoire Souterrain du centre de l’ANDRA en Meuse/Haute-Marne (CMHM) est organisée par l’association périodiquement, elle n’en était pas moins très attendue des membres et a ravi tous les participants !

Retour sur ces 3 jours qui nous ont permis de découvrir ce centre de recherche et ces installations uniques en leur genre.

 

Le projet CIGEO, kesako ?

Le projet CIGEO (Centre Industriel de stockage Géologique) géré par l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs) a pour mission d’étudier et ensuite de réaliser la gestion et le stockage définitif des déchets hautement radioactifs et durée de vie longue. Après la loi Bataille de 1991, qui imposait des recherches sur les solutions possibles de la gestion de tels déchets, le stockage en couche géologique profonde est adopté par la loi du 28 juin 2006. Le CMHM est alors le lieu choisi à la fois pour des raisons scientifiques et socio-politiques pour réaliser les études nécessaires à l’échelle semi-industrielle puis pour le déploiement et l’exploitation du site où seront réellement stockés les colis à plus long terme.

Ce centre qui emploie environ 360 personnes rassemble une grande diversité de métiers : chercheurs, ouvriers, techniciens, conseillers, ingénieurs, opérateurs industriels, managers…  Ils sont tous issus de différentes spécialités comme bien-sûr des géologues, des chimistes, des ingénieurs en constructions civiles et des mines, mais aussi des experts en biologie et environnement ou encore en sciences humaines et sociales. Le centre regroupe différentes installations notamment le Laboratoire Souterrain (depuis 2000), l’Observatoire Pérenne de l’Environnement (OPE, depuis 2007), l’Espace Technologique (depuis 2009) et l’Écothèque (depuis 2013).

 

 

Notre programme :

Situé à plus de 550km de Marcoule, nous avons rejoint le CMHM en passant par la Meurthe et Moselle, notre périple a donc débuté le jeudi 18 octobre à la gare d’Avignon TGV pour prendre le train et rejoindre notre hôtel dans le cœur de la ville de Nancy.

Le vendredi 19 octobre, après un peu plus d’une heure de voiture et les formalités d’arrivée, nous avons été accueillis par le service de communication du centre pour débuter la visite. Après un accueil café convivial et déjà bien animé par des questions scientifiques en tout genre, on nous a présenté le projet CIGEO plus en détail via un support informatique autour duquel les échanges sur les aspects qui suscitaient le plus d’interrogations allaient bon train. Ensuite nous avons suivi une formation de sécurité en prévision de la descente dans le laboratoire souterrain, EPI et règles de bases nous ont été dispensées.

Après un repas qui nous a été amicalement offert, nous avons commencé la visite de l’Écothèque, ce bâtiment permet la conservation de milliers d’échantillons prélevés et analysés chaque année dans le cadre des travaux de suivi de l’OPE. En effet, un suivi de l’atmosphère, des sols, de l’eau ainsi que de la biodiversité (faune et flore) est réalisé à la fois pour définir un point zéro avant le début du projet CIGEO, mais aussi pour vérifier qu’il n’a aucun impact sur l’environnement de la zone étudiée. Ces données font également office de bases pour les suivis généraux de l’environnement et peuvent être également utilisées par d’autres organismes spécialisés comme le CNRS et l’INRA, l’ONF (Office National des Forêts), le LNE (Laboratoire National de Métrologie et d’Essais), les agences de l’eau…

Les 14 participants à cette visite ont ensuite été répartis en deux groupes afin d’alterner la visite de l’Espace Technologique et celle du Laboratoire Souterrain.
L’Espace Technologique présente, en plus d’un musée grand public sur le projet CIGEO et la problématique de la radioactivité des déchets produits par les différents acteurs du nucléaire (civil, militaire, recherche, médecine), un immense hall mettant en scène les différentes technologies étudiées pour le projet CIGEO. On y retrouve donc les colis de déchets (inactifs) à taille réelle dans différentes alvéoles et conteneurs pour le stockages, des vidéos des différents tests de performances qu’ils ont subit. La représentation des galeries à échelle 1:1 et les robots et ponts automatisés qui serviraient à l’exploitation lors du dépôt des colis dans les galeries. Plus surprenant, sont aussi exposées les idées proposées pour permettre le transfert des connaissances du projet entre les différentes générations, en effet le projet CIGEO doit assurer un suivi des actions réalisées dans la mémoire collective jusqu’à la fin de la période de décroissance radioactive des colis pour éviter tout risque de découvertes fortuites du site.
Le Laboratoire Souterrain, situé à 500m de profondeur, permet de réaliser les tests et les études à la taille semi-industrielle pour le stockage des déchets. On y retrouve donc des galeries de plus de 6m de diamètre creusées dans différentes directions de l’espace, différentes technologies de soutènement, les engins servant à la construction et la maintenance de telles galeries. Il s’y déroule aussi les expériences scientifiques menées pour s’assurer que la roche a bien les propriétés attendues en terme de résistance mécanique, de confinement des éléments chimiques, de sensibilité à la chaleur, etc.

À la fin des visites de ces installations, nous avons remercié le personnel qui nous a si chaleureusement accueillis et sommes rentrés sur Nancy pour une dernière soirée tous ensemble. Nous en avons donc profité pour déambuler dans le centre ville de Nancy, admirer le jardin éphémère qui était installé sur la Place Stanislas avant de prendre un repas tous ensemble offert par l’AISTHER, dans le restaurant l’Arrosoir situé lui aussi sur la Place Stanislas. La bonne ambiance installée a permis aux plus enthousiastes de profiter de la soirée dans les nombreux bars qu’offre la ville étudiante. Après une dernière nuit dans notre hôtel, nous avons repris le train au petit matin pour regagner Avignon.

 

 

Les organisatrices de cette sortie, Laetitia Medyk, Solène Bertolotto et Julie Durain, remercient infiniment l’ANDRA pour son accueil chaleureux et la qualité des visites proposées, ainsi que tous le personnel qui nous a formé et accompagné lors de la visite, pour ses échanges très riches et son ouverture d’esprit. Elles remercient également tous les participants membres de l’association pour leur motivation, leur gentillesse et leur bonne humeur, le respect de l’organisation en général et bien sûr pour les tendres remerciements qu’ils nous ont adressés à la fin du périple !